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Les maîtres nageurs on été déclarés coupables

 

 

Les maitres-nageurs  reconnus coupables

DRAME À LA PISCINE

BAGNÈRES-DE-BIGORRE Les deux maîtres nageurs  ont été déclarés coupables d’homicide involontaire pour le décès
d’un enfant de 11 ans, suite à sa noyade dans la piscine intercommunale le 24 octobre 2013.

Sept ans. Cela fait désormais sept longues années qu’une famille, brisée parla disparition de leur petit
garçon, attend le fin mot le l’histoire. Sept ans que Jules, 11 ans au moment des faits, s’est noyé dans la piscine André de Boysson à Bagnères-de-Bigorre. La semaine dernière, au tribunal correctionnel de Tarbes, comparaissaient les deux maitres-nageurs sauveteurs en charge de la surveillance des bassins, le 24 octobre 2013 après-midi, le jour de la
noyade. Tous deux sont jugés pour homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une
obligation de sécurité ou de prudence.
Autrement dit, ils sont accusés de ne pas avoir été en mesure d’assurer leur métier au moment où s’est produit
l’accident. Devant la cour, les deux maitres-nageurs ont dû détailler leurs
actions : tout ce qui fait qu’ils ne sont pas intervenus pour sauver le petit garçon en cet fin d’après-midi d’octobre
2013. Des paroles forcément très difficiles à entendre pour la famille de Jules

●« JE N’AI PAS PRIS CONSCIENCEDE LA GRAVITÉ DE LA SITUATION »
D’abord, Lucile C., 44 ans et mère de deux enfants, a été la première à devoir se remémorer le tragique
évènement devant le tribunal. « Jules était un bon nageur pour son âge, puisqu’il était membre du club sportif
de la piscine, commence l’agente territoriale.

Ce jour-là, il a eu deux heures
d’entrainement avec le club, de 14 à 16                          maîtres nageurs  coupables
heures.

Mais il devait attendre que son père vienne le chercher.

Il était sorti de l’eau depuis un petit moment lorsqu’il a vu ses camarades de collège se baigner.
Il a donc demandé de pouvoir retourner à l’eau et je lui ai donné l’autorisation.
Ils ont fait quelques longueurs avec ses copains avant de décider de faire des longueurs en “apnée”.

Mais, à un moment, ses copains l’ont perdu de vue… »

C’est alors qu’un adulte, depuis la mezzanine de la piscine, donne en premier
l’alerte : un enfant est au fond de la piscine.

Des cris appellent Lucile qui ne« prend pas immédiatement conscience
de la gravité de la situation ».

Elle pense que les enfants s’amusent à faire de l’apnée – ce qui est interdit par ailleurs.

 Elle demande aux camarades de Jules de lui faire signe de remonter en surface. « J’ai l’impression qu’il ne me voit pas », lui dit l’un d’entre eux.

La maître-nageuse lui ordonne alors de le sortir de l’eau.

Ce n’est qu’à ce moment qu’elle réalise le drame qui se noue dans le bassin et qu’elle décide d’intervenir.

« JE SUIS IMPARDONNABLE » dit la maître nageuse 

Jules est extrait de l’eau en état d’arrêt cardio-respiratoire. Les premiers soins  d’urgence lui sont alors administrés.
Les secours arrivent et Jules est ramené à la vie, avant d’être hospitalisé à Pau.
Mais l’enfant de 11 ans souffre de graves séquelles et c’est un combat de tous les
instants contre la mort qui s’engage.
Selon l’expertise des médecins, l’enfant est resté sous l’eau pendant au moins
trois minutes ! Après des mois de souffrance et un quotidien très éprouvant
pour toute la famille, Jules décède le 24 octobre 2014, un an jour pour jour après l’accident.
Un constat demeure : il a fallu trois minutes avant que n’intervienne un maitre-nageur. « Mon temps de réaction
a été trop long, avoue Lucile. Aujourd’hui je reconnais que c’est une faute. » Le tribunal met en avant que sa vigilance
était plus que limitée, puisqu’elle discutait avec une collègue, le tout en étant à environ 8 mètres du bassin. L’autre accusé, Didier P., n’exerce même pas la moindre attention sur les enfants qui se baignent. En réalité, il est ailleurs
lorsque le petit Jules se noie. Pourquoi ? Quelques minutes avant l’accident, Didier décide de prendre une
pause et se rend au bureau des maitres nageurs. Il est en train « d’acheter des pneus sur internet » lorsque le drame
se produit. « Je suis impardonnable, se désole le retraité de 61 ans, sans se chercher la moindre excuse. Cela fait
sept ans que cette situation me ronge jour après jour. Je n’aurais jamais dû quitter
mon poste. »
DES ERREURS MANIFESTES
Pour l’avocat de la partie civile, « les fautes des deux maitres-nageurs sont considérables et plus que caractérisées.
Ils avaient juste à faire un minimum leur métier. Il y a eu la mort de Jules mais il y aurait pu en avoir d’autres »,
lance l’homme à la robe noire, qui se demande comment les deux prévenus ont-ils pu être autorisés à poursuivre
leur métier après l’accident. Du côté du procureur de la République, « il n’y a pas l’ombre d’une fatalité, c’est un
enchainement terrible d’erreurs manifestes qui conduisent à ce drame, reprend-t-il.
C’est votre devoir d’être d’une vigilance extrême quand il y a une vingtaine d’enfants dans le bassin. Monsieur n’a
rien vu car il a quitté son poste, c’est une faute gravissime. Madame ne fait pas non plus son métier puisqu’elle discute,
probablement, de banalités… » Les deux maitres-nageurs ont finalement été
reconnus coupables des faits reprochés
 Même si pour le procureur « la sanction est dérisoire comparée à l’immense tristesse qu’implique une telle
disparition », les responsabilités de chacun et les circonstances de cette noyade
sont désormais enfin actées pour la
famille de Jules.

Sept ans plus tard.
Clément Beaume    Source  du Jeudi 19 novembre 2020 | www.lasemainedespyrenees.fr

 

Une décision de faire appel a été prise par le Procureur de la République ainsi que le parents pour une inscription au casier judiciaire qui pourrait empêcher toute activité dans le domaine